29 mai 2025

Debout, les damnés de la bière ! [Lucky Luke et les séries de BD qui vivent toujours]

 


Dans le dernier opus de Lucky Luke, Un cowboy sous pression (paru en novembre 2024), notre héros est confronté à une grève des brasseurs qui empêche l’approvisionnement de l’ouest en bière ! Inutile que le sujet m’a tenu en haleine (pas forcément bonne) mais ne m’a pas laissé sur ma soif…

L’album est très correct et les auteurs s’en donnent à cœur joie pour se foutre de la gueule des syndicats, du patronat, des communistes et surtout des Allemand (les Français y sont passés dans un récent « numéro »). Quelques bons jeux de mots, la bêtise des Dalton et de Rantanplan. Tout y est ! Y compris les références historiques ou culturelles amusantes. Je suis resté scotché sur le "Lulu Marlène"...

 


Comme beaucoup de vieux cons, j’ai beaucoup de nostalgie pour les grandes bandes dessinées de ma jeunesse : Lucky Luke, Tintin, Astérix et Achile Talon, pour ne citer que les principaux (à une époque j’ai beaucoup lu, aussi, les Blake et Mortimer et d’autres séries, Alix, Les tuniques bleues, Lagaffe, Spirou et Fantasio…). J’ai une belle pile de bandes dessinées, composée presque exclusivement de ces classiques (la plupart des séries sont presque complètes… mais presque seulement ! Par exemple, j’ai perdu « l’Affaire Tournesol »).

« Pile » au sens propre, même si le pluriel s’imposerait. Dans les aléas de ma vie et du règlement de la succession de ma mère, j’ai un tiers de mon stock dans ma bibliothèque parisienne et le reste a été rapatrié dans la maison que j’ai gardée, à Loudéac, mais je n’ai encore rien rangé (il faut que je fasse quelques travaux, auparavant, dont le réaménagement du petit « salon, bureau, bibliothèque » où je passe mes heures de télétravail ; à l’origine de la construction de la maison, cette pièce était le séjour puis, suite à l’agrandissement, les parents en avaient fait un bureau – comme ils étaient enseignants ils bossaient beaucoup à la maison – qui servait aussi de bibliothèque et ma mère l’avait transformé, progressivement, en salon pour profiter de l’ensoleillement… Tout ça pour dire que je compte bien le transformer en « chambre d’amis – bibliothèque de BD » d’ici un an).

Les aléas en question ont fait que, si je relisais tous les albums à peu près tous les ans, j’ai arrêté il y a six ou sept ans. Parmi les aléas, il y a le fait que je n’ai pas de voiture (les copains comprendront) et le fait que je ne puisse plus lire au lit depuis que je mets un appareil contre l’apnée du sommeil ! Je ne peux même plus regarder mon iPhone s’il est raccordé à sa batterie de secours aimantée, pour vous dire.

On est peu de chose.

 


Parmi ces classiques, il y en a qui sont survécu à leurs créateurs ou auteurs « du début » (ne citons que les grands Morris, Goscinny et Uderzo) et des albums continuent à sortir tous les deux ou trois ans. Je dois avouer que je les aime bien ! Certains sont d’une très grande qualité et valent largement certains tomes des premières séries. Si je dis « dois avouer », c’est que je connais quelques réactionnaires en coton-tige qui trouvent hérétique de continuer à faire vivre les personnages et ne peuvent s’imaginer que des « petits jeunes » puissent avoir un talent qui approche ceux des mythes cités.

D’un autre côté, Achille Talon et Tintin n’ont pas survécu à Hergé et Greg et c’est sans doute aussi bien. Quand aux derniers Blake et Mortimer (j’avais acheté l’avant-dernier et on m’avait offert l’ultime), je me demande si ça ne serait pas aussi bien que les séries s’arrêtent là !

 

Alors on va dire que « un cowboy sous pression » s’inscrit dans la lignée des grands « Lucky Luke post Morris » !

D’un autre côté, les bandes dessinées connaissent une évolution naturelle. Il y a eu les Lucky Luke d’avant Goscinny et ceux d’après. Les seconds étaient peut-être mieux mais j’ai l’impression que Morris se débrouillait mieux avant que le duo ne rode vraiment. D’un autre côté, il y a un côté affectif ou subjectif qui fait ressortir une certaine nostalgie. Par exemple, je crois que le premier Lucky Luke que j’ai lu sérieusement est Le fil qui chante. C’était vers 1978 ou 1980 chez mon oncle et ma tante à Saint Brieuc ! J’ai toujours bien aimé ce « numéro » mais j’ai mis des années (peut-être vingt) avant de l’acheter alors que j’ai lu presque tous les ans tous les exemplaires de mes numéros fétiches.

D’autres phénomènes interviennent. Par exemple, plus on vieillit, plus le temps passe vite. On a donc l’impression que la lecture d’une BD dure très peu de temps ce qui fait que l’on ressort avec l’impression que la production a été bâclée, ce qui n’arrive pas avec les exemplaires que l’on connait par cœur et qui vous font ressortir la nostalgie dont je parlais.

 

Et toi, tu en pense quoi ?

24 mai 2025

Une carte pour des souvenirs

 


En trainant dans Facebook, je suis tombé sur le plan des derniers kilomètres de la dernière étape du Tour de France, celle qui se termine généralement sur les Champs-Elysées. J’ai commencé à la regarder pour savoir à quoi nous allons être mangés. Comme beaucoup de Français, je passe des heures, tous les mois de juillet, devant mon poste pour voir ces pauvres gars pédaler, me prêtant un peu au jeu, soutenant, depuis mon fauteuil, des gugusses que j’aime bien ou des champions que j’admire.

La dernière étape est souvent très chiante, avec tous ces tours des Champs. Elle finit généralement au sprint et on s’emmerde jusqu’à dernière descente avant d’espérer un final en beauté, si possible autrement qu’avec un sprint massif. Cette année, la monotonie est rompue par un détour vers Montmartre, avant le dernier tour des Champs.

Je n’ai absolument pas les compétences pour juger cela à un niveau sportif. Je me dis qu’on aura peut-être des échappées et que le suspens, y compris pour le maillot jaune final pourrait durer jusqu’au bout. Et surtout que ça sera moins chiant que d’habitude.

 


La semaine dernière, Miranda est morte. C’était l’épouse de « Marcel le fiacre », grand copain « du vieux Jacques », tous deux anciens éminents personnages de mon blog. Miranda avait notamment organisé les obsèques du vieux, sachant que le fiacre était mort quelques années avant. Un tas de souvenir de cette époque, où ils faisaient les 400 coups et où nous nous retrouvions très souvent à la Comète pour raconter des souvenirs.

Parmi eux, il y a celui de cette dernière étape du Tour quand le peloton était passé devant la Comète (l’année de l’inauguration du siège du Crédit Lyonnais qui se trouve un peu plus haut). Nous avions mangé à la Comète et attendu le passage. Fatalement, nous étions un peu chauds et mes deux vieux étaient franchement pompettes. La « nationale » était en travaux et j’avais aidé le fiacre à traverser la moitié la plus proche, la course passant sur la seconde. Il nous avait fallu enjamber des barrières et plot de sécurité.

En fait, on n’avait pas vu grand-chose de la course (les coureurs passent trop vite) et j’avais passé une partie de mon temps à prendre des photos avec l’iPhone (ce qui est complètement con, on ne les regarde jamais ; depuis, j’ai arrêté de photographier tous les événements auxquels j’assiste, me contenant de quelques clichés alors que, maintenant, à chaque fois qu’il se passe quelque chose, on voit des milliers de types avec leurs smartphones. Ils sont ridicules.

On avait bien rigolé et Marcel était content (il faisait beaucoup de vélo… Je vais essayer de retrouver des photos, il faut bien que celles que j’ai prises savent à quelque chose).

 

Miranda est la quatrième personne, sur cinq, dont j’ai appris la mort, en trois semaines, toutes ayant un rapport avec la Comète, même Didier Goux qui y est déjà venu. Je voulais faire un billet pour dire à quel point il me manque mais ça aurait été difficile à expliquer. Je pense à lui en rédigeant mes billets de blog, cherchant à deviner ce qu’il en aurait pensé et les critiques qu’il aurait pu faire, voir les reproches si cela concernait mon piètre maniement de la langue. Cette fois, je l’imaginais se dire : « mais il nous fait chier avec ses souvenirs », tout en sachant qu’il aimait bien ma manière de rédiger ce qu’il appelait « des billets de rien ». Nous échangions beaucoup par SMS, souvent à propos de séries télévisées ou de films, mais aussi pour se signaler des tweets, des articles… qui montraient les délires de notre société. Nous étions politiquement opposés, il était un grand lettré alors que moi, heu… Il m’avait tout de même fait prendre conscience des dérives de l’utilisation de la langue et nous étions d’accord avec tous les délires « modernistes » de nos camarades, souvent de gauche. Avant de le connaitre, d’ailleurs, je n’osais pas en parler dans le blog avant de le connaitre.

A propos de tout cela mais aussi bien sûr de l’amour des blogs, nous étions très proches, sans doute réactionnaires, et devenus amis.

Par contre, nous n’échangions jamais par SMS sur des choses personnelles, comme la santé, et je dois avouer que je suis tombé sur le cul quand j’ai appris, par Catherine, que la fin était proche.

 

Catherine était bien sûr son épouse et nous continuons à échanger sur plein de trucs. Catherine était aussi le prénom de mon grand copain de bistro, « le vieux Joël ». Nous passions toutes les soirées ensemble, allant de l’Aéro à la Comète, en passant par l’Amandine où nous nous égarions dans les mots fléchés de France Soir. J’avais horreur quand le vieux Jacques les terminait avant nous, comme si nous avions des droits particuliers sur le journal du bistro, comme s’il nous privait d’un moment de plaisir rituel… Je l’avais engueulé. Il était très fort en morts croisés mais avait la manie de remplir toutes les grilles passant sous son nez alors que je n’ai jamais fait les mots croisés d’un journal de bistro quand ils étaient très faciles pour moi, préférant les laisser à des gens qui y passeraient plus de plaisir.

Finalement, j’avais converti le vieux Jacques au sudoku et il avait fini par délaissé les mots croisés.

Sauf à une époque, Jean, le patron de la Comète, me demandait de remplir les grilles en prenant mon café du matin pour emmerder un de ses clients qui passait trop de temps sur le journal à midi. On est cons, des fois…

 

En regardant la carte de l’étape du tour de France, j’ai vu qu’il y avait une artère qui s’appelait « quai Jacques Chirac ». Je pense qu’elle avait été inaugurée lorsque j’étais malade et que j’avais complètement zappé l’information. J’ai passé du temps à vérifier cela puis, de fil, en aiguille, je me suis intéressé à l’histoire du Quai Branly…

Surtout, cette carte est sur un coin de Paris, du 8ème arrondissement, que je connaissais bien. Le premier cabinet de conseil pour lequel j’ai bossé, en 1987, avait son siège rue Marbeuf, et le premier client chez qui j’ai fait une véritable longue mission, de 1996 à 2003, était rue de Berry. C’est justement vers cette époque j’ai commencé à fréquenter les bistros de Bicêtre et donc à fréquenter les lascars dont je parlais.

Comme c’est près des Champs Elysées, de l’Etoile, de l’Avenue Georges V, du faubourg Saint Honoré, avec des habitants très riches, les gens ont une vision faussée de ces coins. Ce sont, en fait, des petits villages, avec une vraie vie ! Mais même quand on parle de quartier, à Paris, les gens se trompent. Ils ont une image, peut-être en rapport avec ce que l’on voit dans « Emilie à Paris ». Ils s’imaginent des bistros qui sont de vrais restaurant et où il faut lâcher cinquante balle pour en entrée plat dessert, ils pensent que les fromages et « marchands de primeurs » sont fréquentés par « les vrais gens du peuple »…

Or, les villageois s’en foutent un peu. Ils vont chez le fromager parce qu’il n’y a pas de supermarché dans le coin et se retrouvent comme tout le monde, au comptoir des bistros, à raconter des conneries avec les copains.

Ce qu’il y avait d’amusant, tout de même, c’est de rencontrer des gens plus ou moins connus. Par exemple, un petit neveu de Mitterrand fréquentait le même bistro que moi. Henri Lecomte habitait dans le quartier et faisait ses courses chez l’épicier arabe en face. Micheline Dax passait parfois. Il parait qu’elle venait quelques fois avec ses copines actrices, toutes connues. Le personnel du Taillevent venait boire des cafés avec nous, pendant le service…

 

C’est fou ce qu’une simple carte peut faire remonter comme souvenirs…

16 mai 2025

L'art d'utiliser l'Air Fryer pour le réchauffage des nems

 


Comme beaucoup de célibataires endurci, je mange beaucoup de plats préparés achetés au rayon frais des supermarchés et, parmi eux, il y a les barquettes de nems. Ces machins ont la capacité à se faire mettre dans le récipient de l’Air Fryer contrairement à beaucoup de bazars très célibateuresque comme les pizzas, les croissants farcis au jambon, les croque-monsieur, les galettes complètes déjà prêtes…

Pour ces dernières, je conseille de les réchauffer au micro-onde en ajoutant un peu de beure coupé très finement (pour qu’il ait le temps de fondre) mais, disons-le, je suis franchement hors sujet.

Alors revenons aux nems qui vous aurez délicatement posé ans le récipient en question… Vous aurez pris le temps, auparavant, de mettre un peu d’eau, dans le fond afin de limiter le dessèchement des trucs !

Une grosse dizaine de minutes à 180, et hop ! L’avantage de l’Air Machin par rapport à un four classique : vous pouvez vous asseoir sur le préchauffage. Et le temps de cuisson des nems doit être légèrement inférieur à celui indiqué sur l’emballage des nems.

 

Au fait ! Vous savez comment bien laver votre Air Fryer ? C’est un vrai sujet, croyez-le ! Il est évident que l’ont peut passer le récipient avec le reste de la vaisselle (en tant que célibataire, j’ai renoncé au lave-vaisselle) mais il reste les résistances et tout le bazar dans le truc. Vous coller dans le récipient une dose de produit vaisselle (une capsule) avec un peu d’eau et vous laissez « cuire » 10 minutes… En plus, le récipient sera beaucoup plus facile à laver (parce que les machins plein de gras, hein...).

 

Un célibataire digne de ce nom aura rarement de la salade ou de la menthe chez lui. Il ne pourra donc pas céder au rite d’entourer délicatement les saucisses bridées dans les feuilles vertes et les tremper avec amour dans le truc avec la sauce fournie avec. Surtout que le nems qui sortent de la cuisson sont bien trop chauds pour être tenus à la main.

Sans compte que la sauce fournie avec ces machins est un tantinet insipide.

Vous allez donc prendre le sachet, le verser dans une tasse, y mettre le triple du volume en crème fraiche liquide (voila la recette des nems à la Normande par un Breton) et vous ajouter un peu de piment. Vous mélangez bien le tout puis, quand les nems sont chauds, vous les déposez soigneusement dans une assiette et vous versez dessus la sauce imaginée à l’instant.

Vous aurez l’impression d’avoir fait la cuisine tout en ayant sublimé une sauce et transformer un plat exotique en ce qui devrait être un chef d’œuvre de notre gastronomie nationale.

14 mai 2025

Le droit à la déconnexion


 

Presque tout le monde a entendu parler du « droit à la déconnexion », ce principe selon lequel on ne peut pas obliger les gens à se foutre au boulot pendant les heures de loisir, mais beaucoup de monde oublie les règles de bon sens qui vont avec. Et ça m’énerve ! Hier, j’ai envoyé chier un collègue qui m’a envoyé un SMS sur mon téléphone perso alors qu’il n’y avait aucune urgence et surtout pas la moindre utilité.

Je vous raconte ça pour commencer ce billet, je suis sûr que ça vous fait plaisir. Nous échangeons souvent nos numéros de téléphone personnels car il arrive assez souvent que nous ayons des problèmes de connexion en télétravail. On s’envoie alors des SMS… On le fait aussi quand on n’a pas la possibilité d’utiliser un ordinateur (par exemple, si on a rendez-vous chez un client, on va échanger des SMS pour se retrouver avant d’aller voir les gens).

Hier matin, mon collègue n’arrivait à démarrer son ordinateur. Il m’a prévenu par SMS car il allait être absent d’une réunion. Nous en avons profité pour échanger au sujet de sa panne, que je puisse essayer de l’aider. Finalement, les services de hotline ont réussi à le décoincer et nous avons continué notre conversation par Teams. Je ne sais pas ce qui lui ai passé par le crane à 20h30 mais il s’est rendu comte qu’il n’avait pas répondu par SMS au dernier que je lui avais envoyé. Ca m’a mis hors de moi, disais-je. Déjà qu’on reçoit plein de SMS de publicité ou de spam ce qui est franchement casse.

C’était pour l’anecdote.

 


La règle première du droit à la déconnexion est de ne jamais contacter une relation professionnelle pour des raisons en relation avec le boulot à l’aide d’un moyen personnel en dehors de ses heures de travail.

La seule exception possible est quand cela peut arrange le destinataire d’être contacter en urgence. Par exemple, si ma cheffe a un impératif subi et ne peut pas être à la réunion à 9 heures, le lendemain, me prévenir par SMS à 23 heures m’évitera de devoir prendre les transports en commun à 7 heures…

Vous pouvez le tourner dans tous les sens, il n’y a pas d’autres types d’exception que contacter quelqu’un pour lui rendre un service urgent. Chaque autre type d’exception laisserait entendre que l’on peut être sollicité en urgence à toute heure.

Nous parlions donc des contacts par des moyens personnels en dehors des heures de service pour des raisons professionnelles ! Evidemment, vous pouvez souhaiter la bonne année ou féliciter pour la naissance du petit dernier mais préférez donc vous abstenir…

 

Ainsi, j’ai une relation professionnelle (un collège d’un autre service mais qui est aussi un client) qui a l’habitude de souhaiter les anniversaires et les fêtes par mail personnel. C’est bien aimable de sa part mais c’est une faute de goût : il intervient dans ma vie privée. Mais je suis hors sujet.

 


Par contre, il y a beaucoup de monde qui prennent le droit à la déconnexion sous le seul volet d’un règlement intérieur élaboré par des RH ou des représentants du personnel qui feraient mieux de s’occuper de leurs fesses. Par exemple, dans ma boite, on n’avait pas le droit d’envoyer des mails en dehors de la plage horaire « 8h30 – 20h » pendant les jours ouvrés.

C’est confondre mon droit à me déconnecter (et son pendant : l’interdiction de me contacter en urgence pendant mes heures de repos) avec mon droit inscrit dans mon contrat de travail de choisir librement une partie de mes heures de travail. C’est donner une mauvaise réponse à un vrai problème comme des chefs qui donneraient trop de travail à des subalternes (ou à des fournisseurs…) les obligeant à accomplir des tâches à des heures inadaptées. Genre, à 18 heures : « tu penseras à faire la présentation Powerpoint pour la réunion de demain ? »

Il n’y a pas besoin d’avoir la messagerie ouverte pour faire le boulot… On peut le faire sans être connecté. Donner des instructions sur l’utilisation de la messagerie est botter en touche pour un problème qui frise le harcèlement.

 

Par contre, j’ai une collègue qui bosse de 7h à 15h30 parce que son travail lui impose une présence sur site, que ces horaires ne sont pas du tout pénalisants pour son travail et qu’ils lui permettent de ne pas prendre les transports en commun aux heures de pointe. Je ne vois pas pourquoi elle ne pourrait pas envoyer des mails dès sept heures. En l’occurrence, je ne vois pas pourquoi je ne lui enverrai pas des mails à sept heures compte tenu de mes propres souhaits (faire beaucoup d’heures quand je ne suis pas en télétravail pour gagner du temps, voire faire une large pause le midi quand je suis à côté de mes bistros de quartiers tout en étant à mon poste aux horaires contractuels).

Par ailleurs, j’aime bien lire mes mails au fil de l’eau et surtout tout lire, le matin, avant d’organiser ma journée de travail. Je ne vois pas pourquoi dans mon fameux droit à la déconnexion je n’aurais pas aussi le droit à me connecter quand je veux, y compris à quatre heures du matin si je fais une insomnie ?

Et en poursuivant mon raisonnement, je ne vois pas pourquoi je n’enverrai pas un mail à quatre heures si j’ai décidé de travailler à ce moment-là.

 

Il ne faut donc pas surinterpréter ce droit à la déconnexion. Il faut le prendre « à la lettre » : avoir le droit de ne pas se connecter en dehors de la plage horaire de présence obligatoire du règlement intérieur (genre 9h30 – 12h, 14h – 16h30) dans le cadre de votre contrat de travail (congés payés, temps de travail de 39 heures par semaine, par exemple).

Et, si on a le droit de se déconnecter à ces horaires, on a aussi le droit de se connecter mais aussi celui de ne pas traiter immédiatement.

Par exemple, je prends souvent des demi-journées de congés pour aller en Bretagne ou à l’hôpital. Lire et traiter des mails professionnels est une de mes occupations quand je suis dans le train ou dans une salle d’attente. Mes collègues le savent et n’hésitent pas à me solliciter pour des points relativement urgents mais ils savent aussi que j’ai le droit de ne pas répondre…

Il faut bien analyser ces nuances…

 

Mais je me répète : il ne faut pas confondre le droit à la déconnexion à la lutte contre le harcèlement.

Ainsi, quand j’envoie des mails, notamment à des « subordonnés » ou à des fournisseurs, en dehors des « horaires logiques », je prends bien soin de ne pas faire de demande nécessitant une réponse urgente qui nécessiterait un travail en dehors des « horaires logiques » voire nécessiterait une charge qui est loin d’être planifiée.

Ca serait du harcèlement car il est possible que la personne contactée se sente obligée de répondre rapidement pour une raison ou une autre. Donc, j’évite d’envoyer des mails à des heures louches parce que la personne « au bout » pourrait se sentir harcelée même si mon intention n’est que de rédiger un mail au moment où j’y pense sauf en ajoutant une précision du genre « j’ai pensé à ça en me levant pour pisser donc je t’envoie un mail maintenant car le fait d’avoir peur d’oublier m’empêcherait de me rendormir mais il n’y a pas d’urgence »…

 


Tout cela semble évident quand le problème est bien posé. Mais beaucoup de salariés sont un peu perdus ou, au contraire, revendicatifs.

 

N.B. : Il existe des solutions techniques pour contourner certains problèmes, comme l’envoi différé de mails, mais je préfère former les gens à ce qu’est le droit à la déconnexion : ne pas être obligé de lire ses mails en dehors des horaires adaptés. Par ailleurs, on minimise beaucoup le symptôme du harcèlement et l'aggravation de la pénibilité du travail, réelle, qu'il implique. On peut toujours dire que maçon est un métier pénible, je ne sais si ce n'est pas pire de devoir souvent veiller après avoir couché les gamins pour rendre des rapports débiles pour faire plaisir au chef. 

08 mai 2025

Ma recette de purée à l'Air Fryer et autres considérations


 

Joël Robuchon est le chef qui a remis des galons à la purée de pomme de terre en la remettant à la carte de ses restaurants. Elle est surtout connue pour sa recette qui comporte beaucoup de beurre (25% du poids des pommes de terre). Philippe Etchebest a diffusé sa recette qui se caractérise par une cuisson au four (elles sont déposées sur une couche de gros sel afin qu’elles ne brulent pas au point de contact avec le plat et la cuisson peut durer assez longtemps).

Internet est votre ami pour avoir les détails au sujet de leurs méthodes…

 

J’ai essayé les deux, évidemment, mais elles ont un gros défaut : il faut éplucher les pommes de terre quand elles sont chaudes et je trouve cela très pénible. Pourtant, on ne peut pas vraiment les laisser refroidir puisqu’il faudrait les réchauffer ensuite pour la fin de la préparation et le service ce qui les rendrait peut-être trop cuites.

En outre, ils recommandent de prendre certaines variétés de patates mais je dois avouer que, quand je fais de la purée, je prends ce que j’ai en stock. Ils veulent qu’on utilise des pommes de terre de même calibre pour rendre la cuisson plus uniforme. J’ai mieux à faire que d’acheter des patates spéciales puis d’en sélectionner selon la taille.

Leurs recettes sont certainement valables quand vous la mettez en accompagnement d’un plat à 70€, que vous avez du personnel pour s’occuper de tout, que vous avez la possibilité de cuire les pommes de terre dès neuf heures trente pour un repas à midi…

 

Alors voilà :

 

Petit 1 : vous prenez des pommes de terre que vous avez en stock et vous les épluchez immédiatement. Vous les coupez en morceaux de tailles comparables (de l’ordre de 3 ou 4 cm). Vous les rincez rapidement et les égouttez.

Petit 2 : vous les mettez dans un saladier et vous les badigeonnez de certains trucs comme de la noix de muscade, du sel (pas trop si vous utilisez par la suite du beurre salé) et du poivre (moi j’avais mis du paprika mais je crois que c’était une erreur)… et bien sûr un peu d’huile. Vous mélangez copieusement.

Petit 3 : vous les faites cuire à l’Air Fryer. Disons 15 minutes à 180 degrés en les mélangeant bien à mi-cuisson. Pour vérifier la fin de cuisson, vous essayez d’enfoncer un couteau dedans : il faut qu’elles soient suffisamment tendre pour que vous pensiez qu’elles seront faciles à écraser.

 

A ce sujet, il est temps d’expliquer la différence entre une purée de pommes de terre et un écrasé de pommes de terre. En fait, elle est très minime : la purée sera parfaitement lisse, molle et pulpeuse alors que l’écrasé sera un peu granuleux.

 Les gens qui parlent « d’écrasé de pommes de terre » sont des grosses fainéasses qui ne veulent pas mélanger longtemps ou, plus souvent, qui pètent plus haut que leur cul, trouvant l’appellation « écrasé » plus noble voire rustique.

Pour ma part, j’aime bien les purées assez grossières comme moi sans toutefois apprécier de tomber sur des morceaux. Voir la photo.

 

Petit 4 : vous faites chauffer à fond une casserole (vous réduirez largement « le feu » dès la température maximum atteinte et, le temps du chauffage, vous ajoutez les pommes de terre avec un tout petit peu de lait (uniquement au cas où la casserole serait trop chaude). Il faut choisir une casserole assez grande pour pouvoir y manier le fouet. Une cocotte est sans doute, même, préférable.

Petit 5 : vous les écrasez avec une fourchette (ou un presse-purée, c’est mieux) jusqu’à ce que vous n’ayez plus de morceaux. Vous ajoutez progressivement un peu de lait en mélangeant avec une cuillère en bois (ou en acier, ou en plastique, si vous saviez à quel point je m’en fous).

 

Attention à ne pas trop en mettre ! On oublie assez que le lait peut devenir le meilleur ennemi du cuisinier : s’il y a trop de lait, il est impossible de revenir en arrière… Il faudrait chauffer trop longtemps pour le faire évaporer et tout ce bordel serait alors trop cuit. L’incorporation doit donc se faire par petites doses.

 

Petit 6 : vous commencez à mélanger au fouet (vous pourriez commencer avant mais c’est un peu chiant quand la « pate » n’est pas assez molle.

Petit 7 : vous incorporez progressivement des petits morceaux de beurre tout en continuant à touiller au fouet.

Petit 8 : quand le beurre et fondu et que la consistance vous va, vous pouvez arrêter (à condition d’avoir mis assez de beurre : entre 20 et 25% de la masse de pommes de terre) et servir.

 

Il ne faut pas être complexé par la dose de beurre. Outre le fait que vous ne fassiez pas de purée tous les jours, il n’est pas cuit donc n’est pas trop mauvais pour la santé. Et le gras, c’est la vie. Vous aurez un produit bien moins gras que, par exemple, des frites ou des pommes de terre sarladaise, voire des vulgaires patates sautées. Beaucoup de types qui se vantent de faire de la purée "à la Robuchon" sont souvent des menteurs : ils ne mettent pas beaucoup de beurre (d'autant que ce n'est pas gratuit non plus : une purée coute plus bien plus cher en beurre qu'en patates, au fond).

 

Je n’ai jamais compris les gens qui utilisaient de la purée en sachet alors qu’il est assez simple d’en faire de la vraie. Je ne suis néanmoins pas bégueule : je n’ai pas à faire de la purée pour une famille nombreuse et, c’est comme pour les frites surgelés, les sociétés qui achètent les produits peuvent les sélectionner plus facilement que vous.

 

Certains auront noté, à la vue de la photo, que ma purée, dans l’assiette, est mal présentée ! Ne faites pas attention, je ne soigne jamais la présentation (j’en suis incapable) et je me sers largement (je remplis mon assiette dans la cuisine pour manger au salon et j’ai la flemme de revenir à l’office ensuite pour chercher du rab) donc je n’avais pas de place pour faire quelque chose de joli.

 

Pour l’anecdote, ma viande était trop cuite (plus que « à point », quoi !) mais c’est presque un choix : je l’ai récupérée dans le congélateur où elle avait déjà passé huit mois. Il ne faut pas prendre de risque. Etrangement pour moi qui suis un bouffeur de viande rouge, je l’ai trouvée très bonne.

Pas autant que la purée.

23 avril 2025

Les anniversaires Facebook

 


Mon anniversaire tombe à date fixe. C’est le 23 avril. Et chaque année, le 23 avril, j’ai le Facebook en surchauffe à cause des personnes qui me le souhaitent, généralement bon (mais aussi, parfois, « bel », ce qui est une faute de français un peu à la mode : je ne vois pas pourquoi mon anniversaire serait « joli » ; certes, il fait une belle journée, le ciel est bleu mais ça va surtout me permettre de tondre la pelouse…).

Quand ce sont des connaissances de la « vraie vie » qui me le souhaitent, ça me fait plaisir, évidemment ! Mais le fait qu’ils ne se « rappellent » la date que grâce à une application, ça relativise.

Pour ma part, je connais la date d’anniversaire d’un tas de gens. Souvent, pourtant, je zappe. J’y pense à l’avance et puis j’oublie. J’ai même fait le coup pour l’anniversaire de la mort de ma mère. J’y pensais juste avant, envisageant une publication pour commémorer ces deux ans et, le jour même, j’ai oublié. J’ai un autre travers : je me mélange les pinceaux. Par exemple, j’ai plusieurs potes qui sont nés les 16, 17, 26 ou 27 juin et je ne sais jamais lesquels…

 

Toujours est-il qu’on a des lascars qui ont le réflexe, dès le matin, d’ouvrir la fonction « anniversaires » de Facebook et qui les souhaitent bons à tous leurs relations concernées, même celles qu’ils ne connaissent pas, celles avec qui ils n’ont aucun contact (sauf pour l’anniversaire de l’an dernier). On se demande s’il n’y a pas des types qui n’ont pas autre à faire dans la vie qu’échanger un contact annuel avec un inconnu.

Le pire, ou presque, c’est que beaucoup ont un « gif » (ou toute autre illustration) qu’ils envoient à tous leurs potes qui fêtent leurs anniversaires. Aucune créativité.

Vous allez me dire que je suis un ours ! Peut-être mais je ne fais pas un semblant d’amitié auprès de gens que je n’identifie pas.

Le plus surprenant est ceux qui présentent leurs souhaits à des gugusses qu’ils n’ont pas dans leurs contacts…

 

Cette année, comme souvent, j’ai fait un pos pour dire que c’était mon anniversaire et que ça me casse les couilles de répondre à un tas d’inconnus ou de recevoir des notifications sans arrêt ! Plein de gens me répondent un « bon anniversaire » mais je n’arrive pas à identifier ceux qui se foutent de ma gueule et ceux qui sont vraiment taré.

 

Alors rassurez-vous. Lé météo a prévu de la pluie et vu le temps qui se couvre rapidement, je ne vais pas pouvoir tondre. J’ai mal dormi car j’ai appris de mauvaises nouvelles concernant un pote, hier. Je n’ai rien de prévu pour anniversaire et vais donc boire des bières tout seul.

Vous pouvez toujours me souhaiter un bon anniversaire…

27 mars 2025

[Séries] Yellowstone et 1883 (et moi et moi et moi)

 


J’avais commencé à regarder Yellowstone sur Netflix il y a quelques mois. J’avais trouvé cela tellement chiant que je n’avais pas fini le premier épisode. Il faut dire que ces grandes sagas de ces familles riches et américaines ne sont pas pour moi. Des histoires de cul à la con, un culte de la famille, un autre des riches avec du personnel (mais sans famille…) dévoué et avec des batailles d’hommes d’affaire et de politiciens véreux, souvent via des avocats… Tout cela est bien gonflant ! Dans ce domaine, seuls les « romans historiques » sont admissibles.

Là, le héros, le patriarche, est propriétaire du plus grand ranch du Montana (à moins qu’il s’agisse des Etats-Unis, du monde ou de l’univers) où il pratique l’élevage de bovins éduqués en plein air grâce à des chevaux bien montés par des cowboys (je ne sais pas s’ils sont bien montés, eux) qui n’hésitent pas à se battre ou à révolvérisé des méchants… Au moins, elles mettent du piquant, ces scènes de vague violence où l’on se demande si des mômes ne vont pas être génocidés par erreur.

Cette histoire est complétée par des indiens qui valent mieux que deux tu l’auras dument vêtus en costumes de notre époque et bien de chez nous pour revendiquer leurs terres ancestrales volées par la famille du méchant patriarche et le retour aux traditions d’antan voire aux pléonasmes. Les entreprises financières cotées en bourse veulent également récupérer les terres pour faire un aéroport, des pistes de ski, des casinos et plein de jolies choses qui permettront, l’honneur est sauf, de créer 5000 emplois. Des alliances de circonstances sont créées entre les uns et les autres au point qu’on ne sait plus qui est copain avec lui mais tant pis.

Et dans la famille unie dont un des fils est avocat et la fille femme d’affaires incompréhensibles et ils ne peuvent pas se blairer tandis que le fils veut devenir cowboy mais ne supporte pas l’idée de fortune familiale.

De toute manière, je peux spoiler n’importe quoi vu les méandres des scénarios qui nous font se demander si les auteurs n’ont pas abusé du bourbon.

 


Mais, si je peux en dire autant, c’est bien évidemment parce que j’en ai vu plus que la première moitié du premier épisode. Pour tout avouer, je crois bien que je viens de commencer la quatrième saison.

C’était une grosse paire de semaine : j’allume ma télé et constate qu’une nouvelle série est disponible 1883. Ca se passe dans le grand ouest américain à la fin de l’avant-dernier siècle. C’était donc un western que je me suis dit et j’ai donc décidé de le regarder. Je dois avouer que le début m’a bien plus (pas la séquence pré-générique qui perturbe un peu) et que la suite ne pas trop énervé même si parfois un peu trop gnangnan.

Des belles batailles à coup de fusils et de révolvers, des belles chevauchées, des indiens, des cowbows, une caravane de « migrants »…

1883 est en fait un préquel de Yellowstone. Elle raconte comment les ancêtres du patriarche sont arrivés dans ce coin du Montana. Il y a une autre préquel, d’ailleurs, qui se passe à l’époque de la prohibition mais il n’est pas disponible dans mes abonnements sur ma télé plate.

Je conseille donc à mes honorables lecteurs de regarder 1883 (je ne déconseille pas Yellowstone : c’est une série à succès ce qui veut dire qu’elle plait à beaucoup…).

 


Hier, je suis revenu en Bretagne après 10 jours d’absence. J’ai repris Yellowstone en arrivant, histoire de me décontracter avant d’aller au bistro de reprendre le boulot. J’ai abandonné pour aller bosser, tant ça m’a gonflé ! Le soir, quand même, je m’y suis remis et j’ai réussi à rentrer dedans…

Il y a un truc qui m’avait marqué lors des tous premiers épisodes. Le rôle du patriarche est tenu par Kevin Costner et c’est une raison valable pour regarder la série. C’est tout de même un sacré acteur même s’il n’en fait pas toujours trop. La dernière fois où j’ai parlé d’une série, elle était avec Robert De Niro et, sa seule présence, presque sa seule tête, suffisait à donner envie de la regarder.

Comme quoi, les acteurs célèbres ont du bon (et ne sont pas célèbres pour rien).

 

Cela étant, sous certains angles de vue, Costner ressemble assez à Bayrou. C’est déroutant, même si l'acteur est moins gros et plus frais.

22 mars 2025

[Geek] Sécurité des moyens informatiques professionnels : quel bordel !

 


Je gueule souvent contre les mesures de sécurité autour des moyens informatiques notamment autour de la gestion des mots de passe pour accéder aux différentes applications. Ils sont nécessairement complexes (assez longs, des chiffres, des lettres, des caractères spéciaux), ils doivent être différents entre les applications, être changés périodiquement… Le résultat est bien évidemment qu’on est souvent obligés de les noter et d’avoir une « base commune » (j’ai vu celui d’un de mes collègues, avant-hier : c’est son prénom !). Comme il faut les changer, on les complète avec un nombre qu’on incrémente à chaque fois qu’on nous le demande… Si on les note, c’est généralement dans un fichier vaguement caché sur nos ordinateurs parce que, avec le télétravail, on ne peut tout de même pas le faire sur des papiers. En cas de vol des ordinateurs, le voleur aurait trop de facilité à y accéder (pour ma part, je m’assure que le mot de passe pour ouvrir une session sur mon poste n’est noté nulle part, que ce fichier n’est pas dans mon iPhone et ne circule dans aucun moyen informatique qui n’est propre à l’entreprise).

Notons, en préambule, que si je ronchonne, ça ne m’empêche pas de comprendre les enjeux et d’être prudent. Tout en faisant profil bas. C’est tout de même un type qui s’est fait voler son ordinateur professionnel dans un bistro il y a quelques semaines qui écrit ce billet de blog !

Notons à ce sujet que le problème n’est pas tant de se faire voler son ordinateur portable (au fond, tout le monde peut être cambriolé chez lui ou agressé dans la rue) mais de le trimbaler au bistro (ou dans tout autre endroit où il n’a pas de raison d’être). J’aurais dû rentrer chez moi, le ranger avant d’aller au bistro. Mais ce dernier est sur ma route et, de toute manière, on ne va pas empêcher les salariés d’allers à des afterwork, de faire leurs courses en rentrant chez eux et j’en passe.

 

Pour faire face à ces difficultés liées à la multiplicité des mots de passe, il existe différentes solutions sur lesquelles je ne vais pas m’attarder comme la mémorisation des mots de passe par les navigateurs, ou des applications comme KeePass. Elles ont leurs avantages et, malheureusement, leurs défauts (si mes collègues utilisent souvent KeePass, par exemple, j’ai une certaine réticence à l’utilisation de certains logiciels – c’est pas mon truc même si je manipule très bien certains outils – surtout quand ils touchent à la sécurité et ne sont pas fournis par l’entreprise).

Le mieux est « la fédération d’identité » (SSO…) : une fois que tu es connecté à ton poste de travail, tu peux avoir accès à toutes les applications pour lesquelles tu es habilité (malheureusement, cela ne peut fonctionner qu’avec celles parfaitement intégrées au SI de l’entreprise). Cela résout la plupart des cas mais il reste en reste tout de même un certain nombre. Il y a aussi la solution d’avoir une « double authentification » avec un smartphone où l’on t’envoie un code que tu dois saisir pour te connecter, ou, mieux, une application comme Microsoft Authenticator sur ton smartphone où le SI de ton employeur peut contacter pour que tu puisses y saisir un code. 

 


Dans ma boite, j’ai depuis peu, un nouvel ordinateur professionnel qui a un système simple pour démarrer et donc te donner les accès à toutes mes applications. Il y a la reconnaissance faciale, avec la caméra du portable, et la vérification par Bluetooth de la proximité de ton smartphone personnel. Il y a ainsi des journées entières où je n’ai aucun code à saisir…

Sauf que la reconnaissance faciale ne fonctionne pas quand je reçois le soleil par le côté. Or, mes trois principaux lieux de travail (le bureau, mes résidences en Bretagne et à Paris) ont la même orientation. Si on n’arrive pas à s’en sortir en changeant de position, en faisant de l’ombre ou autre, il faut saisir un code PIN (ce qui est déjà plus simple qu’un mot de passe).

 

Par ailleurs, jeudi, j’ai installé ma messagerie professionnelle (et mon Teams) dans mon iPhone (je l’avais déjà il y a quelques temps mais cela ne fonctionnait plus depuis, en gros, la disponibilité de mon nouveau PC – les deux événements n’étant pas totalement liés). C’est bien pratique d’autant que c’est la reconnaissance faciale de l’iPhone qui permet d’y accéder (alors que, avant, il fallait que je saisisse un autre code PIN).

Ce qui est pratique, surtout, c’est de pouvoir consulter ses mails pendant la sieste sans être obligé de déplacer le portable.

 

Parmi les éléments de sécurisation, il me faut en citer un autre : le VPN, ce fameux machin qui nous permet de nous connecter aux serveurs de l’entreprise quand on est en télétravail (c’est-à-dire qu’on n’est pas connecté directement sur le réseau de la boite).

Parfois, suite à un problème technique, il se désactive. Il faut alors que le relancer « à la main » ce qui nécessite de temps en temps une authentification supplémentaire. Il affiche un code à l’écran et envoie une notification à Authenticator sur le smartphone pour que tu puisses saisir un code affiché à l’écran.

Tout cela (à part les problèmes techniques dont je parlais) est extrêmement satisfaisant, améliore la sécurité des systèmes et fini par simplifier la vie des utilisateurs (si j’ai du mal avec KeePass, je vous assure que tout le reste m’est entré facilement dans le crâne, contrairement à beaucoup de mes collègues qui se mélangent allègrement les pinceaux).

 


Sauf que, je ne travaille pas qu’avec les applications de l’entreprise et là, ça se complique. Un peu seulement. Et tout n’est pas simple : pour « enrôler » son smartphone et la messagerie, ça prend 45 minutes et il vaut mieux avoir fait un doctorat en informatique, d’autant que le mode d’emploi n’est pas toujours très fiable. Je vous assure que, pour le mien, il a fallu qu’on se mette à deux pour suivre la procédure. Mon collègue, très bon, connait bien ces bazars et j’ai un certain bon sens…

 

Et il y a les bugs. Hier matin, j’ai perdu le VPN. Je travaillais normalement puis, subitement, je n’arrivais plus à échanger des informations, je ne recevais plus mes mails… Je donne un brin d’explications techniques : en enrôlant mon iPhone pour la messagerie, avec Authenticator, j’ai perdu l’enrôlement du VPN. Je ne sais pas pourquoi.

Toujours est-il qu’après avoir tenté les manipulations habituelles : reconnexion du Wifi, redémarrage de l’ordinateur, appel de quelques collègues pour avoir leur avis, j’ai commencé à me poser des questions. Sans compter que la réparation ne pourrait pas venir toute seule (ce n’est pas un incident habituel) et que, pour travailler, il allait falloir que je retourne au bureau (une heure de route), sans compte que ça remettait en cause ma possibilité de faire mon prochain séjour en Bretagne.

Je me suis résigné à appeler le service ad hoc de l’entreprise. L’opératrice m’a alors fait faire quelques manipulations, relevé des identifiants (celui du PC, l’adresse IP…). Elle a fini par me retrouver dans son système.

« Ah mais Monsieur Jégou, vous n’avez jamais été autorisé par le système à vous connecter. »

« Mais si ! J’y étais encore ce matin, moins d’une heure avant de vous avoir contacter. »

« Ce n’est pas possible. »

Heu…

« Bon, que dois-je faire ? »

« Il faut que vous contactiez votre manager pour qu’il fasse la demande officiellement. »

« OK, je vous remercie madame, bonne journée ».

 


J’ai appelé mon manager qui n’avait jamais entendu parler de cette démarche mais il m’a assuré qu’il allait s’en occuper.

C’est alors que j’ai été contacté par un collègue qui avait eu une idée. Il me fait faire quelques manipulations qui n’aboutissent pas puis, il me dit, de recommencer la connexion. A un moment, la machine me demande de choisir mon compte entre « nicolas.jegou@entreprise.fr » et « autre compte ». Il me dit de choisir « autre compte » et de saisir, alors « nicolas.jegou@entreprise.fr ». C’est pareil, je lui fais remarquer. Il me dit « oui mais fais le ».

Moins de dix secondes après, j’étais connecté.

 

 

08 mars 2025

[Séries] Zéro Day

 


Il y a belle lurette que je ne fais plus de billet de blog à chaque série que je regarde et je ne vois pas en quoi les quelques lignes que je pourrais pondre vous inciteraient, ou pas, à regarder une fiction telle que Zero Day qui connaît un grand succès actuellement ce qui est le gage, non pas d’une grande qualité, mais qu’elle plait à un large éventail de gens. Pourquoi pas vous ?

Je note tout de même qu’il est assez difficile d’accrocher au premier épisode et que l’intérêt vient progressivement. Un sondage auprès de proches montre que je ne suis pas le seul à avoir cette impression. En outre, je crois que je me suis lassé des histoires « d’espionnage » proche des couloirs de la maison blanche alors que j’adore celles liées à la politique (la dernière que j’avais vu est Designated Survivor).

 

Une des raisons qui pourrait me pousser à faire de la publicité pour Zero Day est la présence de Robert De Niro dans le rôle principal. Je ne vais pas parler de ses qualités d’acteur : le garçon a tout de même une certaine expérience…

Je veux parler de sa tête ! De sa trogne, de sa tronche qui, dès qu’elle apparait à l’écran, le crève et nous fait sentir le personnage incroyable, sans doute parce que nos esprits sont pleins de ses films, on imagine le parrain, par exemple…

Il est tout simplement beau. Certaines images, furtives ou pas, des gros plans quand il rêve, quand il fait un discours… sont exceptionnelles. On retrouve ce sentiment avec très peu d’acteurs.

 

A part ça, c’est chez Netflix. C’est donc un peu woke. Dans mon esprit ce n’est pas une insulte. On retrouve beaucoup de débats sur ce mot dans les réseaux sociaux. Oui, c’est sorti par l’extrême droite pour décrédibiliser des combats politiques assez justes et visant des opprimés ou des minorités. Je m’en suis un peu exprimé dans mon blog, certaines luttent rendent secondaires les attentes de majorités de citoyens et cela m’énerve.

Alors je vais faire simple. Dans Zero Day, la président des Etats-Unis est une femme noire. Les associations féministes devraient être ravies (et je ne veux pas me les foutre à dos un 8 mars) tout comme celles de défenses des racisés.

Mais ce n’est tout simplement pas crédible. Outre le fait que les dernières présidentielles, là-bas, et ce qui se passe dans le monde maintenant (on est nombreux à avoir regretté que la femme noire n’ait pas été élue…) montrent que cela aurait été une bonne idée (et on regrette d’autant plus)…

 

Heureusement qu’il y a la tête de De Niro !

05 mars 2025

Du bistro aux urgences...

 


Rassurez-vous, il y a plus de peur que de mal. Je ne suis pas très fier de ce volet de mes aventures mais je suppose que les copains de Loudéac me demanderont des explications au sujet des 10 points de suture qui jonchent mon cuir chevelu. Alors autant le raconter ici surtout qu’il est d’usage que je fasse un rapport précis de mes déboires médicaux à la proche famille.

A l’issue, vous aurez le droit de me traiter de con…

 

Figurez-vous qu’hier soir, je suis tombé d’un tabouret de la Comète et que ma tête a heurté la porte qui mène à la terrasse couverte. Mon crane est heureusement plus solide que les carreaux et j’espère que le patron est bien assuré (sinon, il serait la moindre des choses que je finance les travaux quitte à me renseigner auprès de ma propre assurance mais, à ce stade, on s’en fout).

J’ignore ce qui s’est passé. Je n’étais pas spécialement saoul. Je suppose que je me suis endormi et que je suis tombé pendant mon sommeil… Je me suis « réveillé » entouré du personnel et d’un vétérinaire (oui… on ne peut pas toujours avoir un médecin urgentiste parmi les clients) qui ont choisi d’appeler les pompiers.

Ils m’engueulaient parce que je ne voulais évidemment rien entendre mais quand les  « soldats du feu » sont arrivés, je n’ai pas pu me défiler. Ils m’ont fait un bandage et mon amené aux urgences de Bicêtre. Je suis sorti cinq ou six heures après (et comme la batterie de mon iPhone était presque vide et que j’avais laissé ma sacoche avec la batterie de secours au bistro, je n’ai pas pu l’utiliser et je me suis fait chier comme un rat mort).

 

Je suis un habitué des hôpitaux, n’est-ce pas ? Mais la durée d’attente de la « prochaine action » (la visite d’un interne, celui des brancardiers pour aller au scanner, la visite d’un nouveau médecin pour terminer les soins…) sont exagérément longs… Par exemple, une fois que vous avez passé le scanner, vous savez qu’il ne faudra que quelques minutes au toubib pour étudier les images. Attendre une heure est abominable quand vous êtes déjà sur place depuis quatre… Je suppose que ces braves gens sont très occupés…

Pourtant, il me semblait qu’il y avait assez peu de monde mais le toubib m’a confirmé qu’ils dépassaient des records d’activité, c’est étrange.

 

Bref… Un scanner plus tard et dix points de suture, j’ai pu ma barrer mais il a fallu que je signe une décharge (à cause de mes anticoagulants, j’ai beaucoup saigné et ils voulaient me garder en observation).

Un taxi m’a déposé à la maison vers 4h30 ! Le chauffeur n’avait pas trouvé les urgences de l’hôpital et il a fallu que je lui explique la route jusque qu’à la maison car il ne voulait pas utiliser son GPS (je rappelle que tous ces confrères disent l’adresse dans le micro de leur portable et que tout est automatique ensuite)… Ca n’arrive qu’à moi ?

J’ai réussi à m’endormir vers cinq heures et j’étais debout à six, fidèle à mon habitude de faire des insomnies sans raison valable… En l’occurrence, j’ai, aujourd’hui, une journée un peu compliquée (une réunion à 9h30 et une autre à 10h30, la nécessité de partir une heure plus tard pour rejoint Montparnasse et rentrer en Bretagne. Entre temps, il fallait que je récupère ma sacoche à la Comète, que je mette en route mon nouvel ordinateur de bureau (je l’ai depuis quelques semaines mais ne l’avais jamais utilisé en dehors du bureau et donc de la liaison sécurisée). J’avais peur d’un grain se sable qui vienne tout compromettre (et de tomber en rade d’iPhone vu que ma deuxième batterie de secours, qui reste toujours à la maison, n’était pas dans une grande forme)…

Pour supprimer tout stress (et donc récupérer le sommeil), il aurait suffi que je pose ma demi-journée de congés pour ce matin et que je décale mon trajet vers Loudéac de 24 heures mais c’est plus fort que moi…

 

En me couchant, j’avais eu le réflexe de mettre une serviette blanche sous ma tête. Je ne pouvais pas trop bouger à cause des lanières du masque de l’appareil contre l’apnée du sommeil qui passaient sur la cicatrice… Il n’y avait aucune trace de sang et j’ai réussi à enlever le pansement ce qui m’évitera de passer pour un fou dans le train. Il faudra par contre que je mette la capuche de mon manteau pour cacher d’une part les taches de sang à l’intérieur et d’autre part la dizaine d’agrafes.

Même pas eu mal !